Biographie

Alain Brandebourger est né au fond d'une contrée reculée de l'Oubangui-Chari, dans une atmosphère d'aventure. Malgré un univers rude, sans électricité, eau potable ni confort, il connaît une enfance heureuse et se met spontanément à dessiner, dès l’âge de cinq ans, sur le sable, à même le sol. Plus tard, c'est tout naturellement à main levée qu'à l'école il réalise ses cartes en cours de géographie.

Sa mère, y voyant un don de Dieu, l'incite à développer son talent. Il devra le faire par lui même, en autodidacte adonné à sa passion ; nul professeur de dessin dans la savane, nul mentor sinon l'Afrique qui l'imprègne, avec ses paysages, ses personnages, ses légendes... Jusqu'à l'âge de 19 ans il continue à gorger son imaginaire et à remplir ses carnets de fleurs exotiques, d'oiseaux et de papillons multicolores.

Au décès de son père, il doit renoncer à des études de vétérinaire et rentrer en France. Ce cavalier émérite commence à travailler dans le milieu hippique et c'est sous les auspices de son ami Jean Gabin qu'il devient rapidement avec succès éleveur de champions et débute une carrière qui durera plus de quarante ans. Installé en Normandie, il fréquente l'acteur et son cercle d'amis, ainsi que nombre de célébrités, d'armateurs grecs, de milliardaires amoureux des chevaux, etc.

C'est une période où Alain continue à créer en parallèle de son activité professionnelle. Sa connaissance intime des chevaux nourrit sa peinture au style inimitable. Il excelle également dans la peinture des femmes, son autre thème de prédilection, et bien souvent leurs courbes fusionnent avec celles des chevaux pour évoquer de modernes centaures. On reconnaît immédiatement un Brandebourger. Et déjà ses expositions connaissent le succès.

Hélas, l'anankê est là qui veille sournoisement et lui assène une foudroyante épidémie qui ravage son haras. Alain se retrouve littéralement à la rue. Pareil coup du sort aurait détruit plus d'un homme. Alain Brandebourger se redresse et y voit au contraire, sinon une chance, du moins une opportunité, celle de se consacrer entièrement, à l'automne de sa vie, à son art, avec la volonté de donner sens à son œuvre. Libéré par les hasards de la vie de ses devoirs et contingences antérieurs, il explore dorénavant de nouvelles techniques et développe ses recherches picturales, fruits de réflexions qui peuvent enfin pleinement mûrir. L’œuvre est déjà là, conséquente ; elle évolue désormais vers une maturité nouvelle, au gré de son imaginaire toujours recommencé.